Extrait d’un article du point : https://www.lepoint.fr/politique/emmanuel-berretta/notre-dame-de-paris-pour-victor-hugo-c-etait-mieux-avant-20-08-2019-2330669_1897.php

“En publiant Notre-Dame de Paris en 1831, Victor Hugo semble animé d’une nostalgie très particulière pour le Paris du XVe siècle. Il n’a évidemment pas connu cette époque et s’il l’a décrit si finement, si précisément, c’est en puisant une grande part de sa documentation dans les écrits d’Henri Sauval (1623-1676), un avocat au Parlement de Paris qui a rassemblé, à ses heures perdues, une documentation unique sur le Paris médiéval. Hugo puise aussi dans l’œuvre du bénédictin Jacques du Breul (1528-1614), auteur d’une histoire de Paris, publiée en français en 1612.

Si le père de Quasimodo est évidemment admiratif pour la cathédrale, il saisit l’occasion de son roman pour dénoncer l’état dans lequel se trouve Notre-Dame de Paris après les diverses modifications qu’elle a subies. En un mot comme en cent, pour Hugo, c’était mieux avant ! Il en veut particulièrement à tous « ses hommes de l’art » responsables des « dégradations », des « mutilations sans nombre » subies par l’édifice depuis la pose de la première pierre. « Si nous avions le loisir d’examiner une à une avec le lecteur les diverses traces de destructions imprimées à l’antique église, la part du temps serait la moindre, la pire celle des hommes, surtout des hommes de l’art, écrit-il dans les premières lignes du chapitre premier du Livre III. Il faut bien que je dise des hommes de l’art puisqu’il y a eu des individus qui ont pris la qualité d’architectes dans les deux derniers siècles. »

Le roman va sauver l’édifice en perdition

L’indignation de Victor Hugo renvoie naturellement au débat qui anime aujourd’hui, à l’heure d’entamer la restauration de la cathédrale incendiée, les Anciens et les Modernes, les premiers souhaitant reconstruire Notre-Dame à l’identique dans les matériaux de l’époque et les seconds qui s’en remettent aux matériaux modernes pour rénover ce glorieux monument et le projeter dans le XXIe siècle. Éternel débat que Victor Hugo tranche d’une plume vive en faveur du respect de l’idée première.

Pour lui, pas de doute, le style gothique de Notre-Dame de Paris doit être profondément respecté, ne serait-ce que parce que la cathédrale est l’« œuvre colossale d’un homme et d’un peuple, tout ensemble une et complexe comme les Illiades et romanceros dont elle est sœur ; produit prodigieux de la cotisation de toutes les forces d’une époque, où sur chaque pierre on voit saillir en cent façons la fantaisie de l’ouvrier disciplinée par le génie de l’artiste ; sorte de création humaine, en un mot, puissante et féconde comme la création divine dont elle semble avoir dérobé le double caractère : variété, éternité. »

Une diatribe contre « la renaissance »

Une déclaration d’amour à l’œuvre originelle qui ne supporte pas les ajouts ultérieurs. Or, ils ont été nombreux. Hugo regrette tout d’abord les onze marches qui jadis exhaussaient la cathédrale au-dessus du sol et ajoutait, note l’auteur, « à sa hauteur majestueuse ». Dès l’époque de l’auteur, les marches ont été ensevelies par le progrès humain qui a élevé peu à peu le niveau du pavé parisien. Hugo peste également contre la disparition de la série des vingt-huit statues qui garnissent la façade. Elles ont été rétablies depuis lors de la restauration entreprise par Eugène Viollet-le-Duc dans les années qui suivirent la publication du roman, lequel, par son large succès populaire, a contribué à sauver ce monument en perdition. À cette époque, une méprise répandue consiste à croire que les statues figent dans la pierre les 28 plus anciens rois de France, de Childebert à Philippe-Auguste. Les révolutionnaires de 1789 commettent la même erreur que Victor Hugo et décapiteront ces 28 statues sous le fouet d’une furie anti-royaliste. En fait, il s’agissait de la galerie des rois de Juda…

La colère de Hugo porte aussi sur la destruction du vieil autel gothique « splendidement encombré de châsses (*) et de reliquaires » et peste contre son remplacement par ce « lourd sarcophage de marbre à tête d’anges et à nuages », une réalisation de Louis XIV obéissant au vœu de Louis XIII. « Et qui a mis de froides vitres blanches à la place de ces vitraux “hauts en couleur” qui faisait hésité l’œil émerveillé de nos pères entre la rose du grand portail et les ogives de l’abside ? », feint de s’interroger Hugo. En 1756, les chanoines se plaignent de cette église trop sombre et substituent aux vitraux médiévaux du verre blanc… Viollet-le-Duc là encore accomplira le vœu de Victor Hugo en rétablissant des vitraux colorés. « Les modes ont fait plus de mal que les révolutions », juge Hugo qui s’en prend aux « splendides et anarchiques déviations de la renaissance (sic) », ajoutant aux proportions du gothique « leurs misérables colifichets d’un jour, leurs rubans de marbre, leurs pompons de métal : véritables lèpres d’oves, de volutes, d’entournements, de draperies, de guirlandes, de franges, de flammes de pierre, de nuages de bronzes, d’amour replet, de chérubins bouffis, qui commence à dévorer la face de l’art dans l’oratoire de Catherine de Médicis et le fait expirer deux siècles après, tourmenté et grimaçant, dans le boudoir de la Dubarry ».

« Cet art magnifique que les Vandales avaient produit… »

Hugo conclut, acerbe : « Cet art magnifique que les Vandales avaient produit, les académies l’ont tué. » Ce faisant, il repose une nouvelle fois la question de l’entretien des monuments historiques et des tentatives de restauration « fidèle ». Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc n’a pas non plus échappé à la controverse et on lui impute quelques restaurations « à sa façon » qui trahissent l’esprit de l’architecte originel. « Restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné », écrit-il dans son Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle. C’est ainsi que Viollet-le-Duc a fait sculpter les gargouilles de Notre-Dame de Paris… qui n’ont jamais existé avant lui.

Édouard Philippe a annoncé le lancement d’un concours international d’architectecture sur la construction de la flèche, la fameuse flèche haute de 93 mètres, en bois recouverte de plomb, édifiée par Viollet-le-Duc entre 1859 et 1860. Qui l’emportera ? Un architecte respectueux de la tradition médiéviste ? Ou bien un inventeur d’une flèche moderne au design remodelé avec des matériaux d’aujourd’hui ? Victor Hugo aurait certainement un avis tranché… On le devine dans son œuvre : c’était mieux avant ! Mais quel avant ? Avant l’incendie ? Ou avant Viollet-le-Duc ? ->VOIR COMMENTAIRE OLEG

(*) La châsse est un coffre à reliques.

” fin de citation

COMMENTAIRE D’OLEG : Cet article semble retranscrire assez fidèlement les pensées de Victor Hugo et l’histoire de la cathédrale, sauf lors de la conclusion finale : “Victor Hugo aurait certainement un avis tranché… [..] c’était mieux avant ! Mais quel avant ? Avant l’incendie ? Ou avant Viollet-le-Duc ?” Ceci est une manipulation un détournement des pensées de Victor Hugo, car quand Hugo dit “c’était mieux avant”, le travail de Viollet Le Duc n’a pas encore démarré, il ne remet donc pas en cause le travail de ce dernier. Hugo s’exprime clairement, c’était mieux avant les «dégradations », et les « mutilations sans nombre» qui furent effectuées lors des deux derniers siècles le précédent, soit au XVIIe et au XVIIIe, des siècles sous contrôle des Jésuites du Vatican romain, le XVIIe siècle fut celui de l’inquisition et des chasses aux “sorcières”, traduire par “chasses aux druidesses et aux hallouines”, sages prêtresses guérisseuses qu’incarne entre autres, Notre-Dame. Il attaque également  la Renaissance, qui fut une prise de pouvoir romaine dans le domaine de l’art et de la science, au détriment de la Tradition druido-odinique. Cette conclusion est donc un abus, qui confirme que le journal “Le point” est dans le courant de pensé dominant notre monde actuellement, une idéologie judéo-romaine. Cette conclusion met en cause Viollet le Duc alors que ce dernier a suivi les aspirations druido-odiniques de Victor Hugo. Les “innovations” que l’on prête à Viollet le Duc n’en sont pas réellement, puisque les gargouilles sont présentes sur toutes les cathédrales gothiques sans exception, Notre-Dame de Paris n’en n’aurait pas eu ? Je pense plutôt que ces dernières avaient été détruites lors de la période jésuite. 

Victor Hugo et Viollet le Duc sont des hermétistes, c’est à dire des druido-odinistes qui, après les destructions des jésuites et des révolutionnaires, ont fait un travail exceptionnel de restauration fidèle à l’origine qu’il convient de saluer bien bas. Il faut absolument s’appuyer sur eux pour reconstituer la flèche à l’identique, le respect des anciens bâtisseurs qui avaient foi dans la Tradition primordiale, doit être respecté ! On veut une flèche avec des Odals !

Oleg de Normandie

1 Comment
  1. Absolument d’accord avec toi. On veut une flèche à l’identique (en espérant qu’ils ont gardé les plans de V. Le duc). Pour la charpente, on sait que le savoir des bâtisseurs est perdu, alors par pitié, qu’ils nous laissent au moins la flèche, et pourquoi pas un toit pyramidal, ce serait un minimum, comme avant quoi. J’ai signé ta pétition bien sûr!

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